Le 4 mars, mémoire de Saint DANIEL, Prince de MOSCOU

St Daniel de MoscouLe Saint Prince Daniel, fils cadet du Grand Duc Saint Alexandre de la Néva (23 novembre) et de la Grande Duchesse Bassa, naquit en 1261 et resta orphelin à l'âge de deux ans. Dieu lui accorda en héritage la cité de Moscou qui, d'insignifiante qu'elle était, devint sous son règne une puissante principauté. Doux, humble et pacifique, le prince était plein de mansuétude envers ses ennemis et lorsque des troupes se présentaient menaçantes aux abords de la ville, il allait au-devant de ses adversaires, apaisait leur fougue guerrière par ses douces paroles et parvenait le plus souvent à les renvoyer en évitant l'effusion de sang. Lorsqu'en 1292 André, le prince de Kazan, qui briguait la suprématie, amena en Russie une horde de Tatars, le bienheureux prince Daniel l'accueillit comme un hôte dans Moscou et le laissa repartir en paix. Quatre ans plus tard, quand André devint Grand Prince de Vladimir, une guerre civile éclata entre les différents princes russes, mais là encore Saint Daniel se fit ange de la paix et parvint à réconcilier les ennemis. Il n'était pas assoiffé de gloire et de conquêtes, comme tant de grands de ce monde, mais son seul souci était de se tenir dans la crainte de Dieu et de travailler à la prospérité de la principauté qui lui avait été accordée par la divine Providence. C'est pourquoi son règne fut rempli de bénédictions et sans qu'il n'eût rien entrepris pour cela, le bienheureux Daniel annexa par héritage la principauté de Pereyaslav à celle de Moscou, laquelle acquit ainsi la primauté sur toutes les autres principautés russes, et son fils prit le titre de Grand Prince.

Il fonda le premier monastère de Moscou, en l'honneur de son patron, Saint Daniel le Stylite, où il reçut la tonsure monastique vers la fin de ses jours. Par humilité, il demanda dans son testament d'être enterré dans le cimetière du monastère, avec les autres moines, et non dans l'église comme un prince, et il remit en paix son âme au Seigneur le 4 mars 1303. Le monastère fut par la suite transféré dans un autre endroit, sa tombe abandonnée et sa mémoire tomba dans l'oubli, jusqu'au jour où le Saint prince apparut à un jeune homme de la suite du Grand Duc Jean Vasiliévitch et lui dit de transmettre à ce dernier les paroles suivantes : « S'il m'oublie, mon Dieu, Lui, ne m'oublie pas. » Dès lors le Grand Duc commença à faire chanter des Offices de commémoration, distribua des aumônes et fit offrir des repas aux pauvres pour le repos de l'âme de ses ancêtres. A la suite de la guérison miraculeuse du fils d'un marchand de Kolomna, on commença à vénérer Saint Daniel. Son culte fut officiellement proclamé par l'Eglise, en 1652, à la suite de l'invention de ses Reliques restées incorrompues1.

1. Après avoir été plusieurs fois déplacé et reconstruit au cours de son histoire, le Monastère de Saint Daniel est depuis 1987 le siège du Patriarcat de Moscou.