![]() Le 14 janvier, nous célébrons la mémoire de notre vénérable Père SABAS, premier Archevêque de SERBIE et fondateur du Monastère de CHILANDAR (Mont Athos) ![]() Arrivé à l'Athos, Radko devint novice au Monastère russe de Saint Pantéléimon (L'ancien Rossikon), mais il fut bientôt découvert par un voevod (duc) de la cour, que son père désemparé avait envoyé à sa recherche. Là encore, le jeune prince se servit de l'astuce du serpent (Mat. 10:16). Après le long Office Monastique, il fit servir au voevod et à sa suite un repas plantureux et profita de leur sommeil pour monter au sommet de la tour du monastère et y recevoir le saint habit angélique, changeant son nom pour celui de Sabas. Quand, au petit matin, les envoyés du roi séveilèrent, ils virent avec stupeur le prince habillé en moine leur jeter du haut de la tour ses mèches de cheveux fraîchement coupées, ses vêtements princiers et une lettre de consolation pour ses parents. Quelque temps après, Sabas devint moine au grand et prestigieux Monastère de Vatopédi, sous la direction de l'ancien Macaire. Sa noble origine, et surtout son renoncement parfait à tout ce qui est du monde, son obéissance absolue, sa parfaite humilité, son zèle pour le jeûne, la veille et la prière lui attirèrent l'admiration de tous les athonites. Il visita pieds nus tous les monastères et lieux sanctifiés de l'Athos et resta émerveillé en particulier par la vie silencieuse et détachée de soucis terrestres des ermites; toutefois, comme de retour à son monastère son supérieur ne lui donnait pas sa bénédiction pour suivre une telle voie, il s'adonna avec une ferveur encore plus grande à l'obéissance et au service des frères. Il acquit là une profonde connaissance du grec, qui lui permit de traduire en slave et de transmettre à son peuple les richesses de la tradition patristique, liturgique et canonique de l'Eglise. ![]() A la suie de la sanglante prise de la capitale byzantine par les Croisés (1204) et de la fuite à Nicée de l'empereur et du patriarche, l'empereur latin de Constantinople entreprit d'envahir aussi la Serbie, avec l'aide du roi de Hongrie, André. Réduit à la dernière extrémité, Etienne répudia son épouse Eudoxie, fille de l'empereur byzantin Alexis et fervent soutien de l'Orthodoxie, pour épouser une noble d'origine vénitienne, et il se montra prêt à se faire couronner par le pape, reconnaissant ainsi l'autorité de Rome sur son pays et sur l'Eglise serbe. Désapprouvant de telles concessions, mais sans juger son frère, Sabas préféra se retirer et regagna la Sainte Montagne (1216), où il consacra son temps à prier Dieu pour le salut de son peuple. Peu après, le baume de Saint Syméon ayant cessé de couler, les Serbes firent appel à l'intercession du Saint moine. Sabas envoya, par l'intermédiaire de son disciple Hilaire, une lettre pour Etienne et une autre adressée à son père. Dès qu'Hilaire lut cette missive devant le tombeau du Saint, le baume se remit à jaillir à profusion, non seulement du tombeau mais aussi des Icônes de Saint Syméon, remplissant le peuple de joie spirituelle et confirmant ainsi que la faveur divine était du côté de Sabas et de l'Orthodoxie. ![]() De tels succès attirèrent la jalousie du roi de Hongrie, qui prépara une nouvelle invasion. Saint Sabas, envoyé comme médiateur, apaisa le roi André par la force de sa parole. A son retour le prince Etienne décéda sans avoir pu réaliser son voeu: devenir moine. Saint Sabas adressa alors une ardente prière au Seigneur, et le défunt retrouva la vie le temps de revêtir le saint habit monastique, sous le nom de Simon, et de communier aux Saints Mystères, puis il remit en paix son âme à Dieu dans l'attente de la Résurrection. Après le couronnement du fils d'Etienne, Radoslav (1230), l'Archevêque partit en pèlerinage en Terre Sainte. Il vénéra avec larmes les lieux sanctifiés par la présence du Seigneur, séjourna au Monastère de Saint Sabas, où il reçut le bâton pastoral de son Saint Patron, conformément à une prophétie de -Saint Sabas le Sanctifié annonçant que longtemps après sa mort devait venir de loin un homme de Dieu portant son nom et pasteur d'un peuple nombreux. Après avoir rencontré le saint empereur Jean III Batatzès (mémoire le 4 novembre) à Nicée et être passé sur la Sainte Montagne pour saluer ses frères, il regagna la Serbie, où l'attendaient de nouveau les problèmes de la cité terrestre. Radoslav, détrôné par une révolte de la noblesse, lui demanda à devenir moine. Son jeune frère, Vladislav, reçut la couronne à sa place et épousa la fille du roi Jean II Asen de Bulgarie, la puissance alors dominante dans la péninsule des Balkans (1233). Ayant ainsi rétabli l'ordre dans le royaume et approchant de la vieillesse, Sabas renonça au trône archiépiscopal, remit la direction de l'Eglise serbe à son disciple Saint Arsène ler (1234-1264, commémoré le 28 octobre) et entreprit un nouveau pèlerinage en Terre Sainte, en Egypte, au Mont Sinaï et à Antioche. Tombé malade en approchant de Constantinople, il séjourna quelque temps au Monastère de l'Evergétis, puis il se rendit à Tirnovo, en Bulgarie, où il fut solennellement accueilli par le roi Asen. Epuisé par ses nombreux voyages et par de si longues années consacrées au service de l'Eglise, il décéda le 14 janvier 1235 (1236). Avant de rendre son âme à Dieu Saint Sabas remit le peuple serbe à la bienveillance de Dieu et termina sa prière en disant, comme Saint Jean Chrysostome: «Gloire à Dieu pour tout! » Son visage était alors tout étincelant de lumière. Le corps du Saint fut déposé dans l'église des Quarante-Martyrs à Tirnovo et, deux ans plus tard, le roi Vladislav vint en personne le demander au souverain bulgare et le ramena en Serbie, au Monastère de Milésevo qui devint un grand centre de pèlerinage. Pendant l'occupation turque, le cruel Sinan pacha, ayant été chargé par le sultan de mettre fin aux révoltes des Serbes, s'empara des Saintes Reliques et les fit brûler à Belgrade, le 27 avril 1594. Privé de la présence terrestre de son saint protecteur, le peuple orthodoxe resta cependant invaincu, car Saint Sabas ne cesse d'intercéder dans le ciel pour la sauvegarde de l'Eglise. ![]() |