![]() aaaLe 9 mars, nous célébrons la mémoire des QUARANTE Saints et glorieux MARTYRS de SEBASTE ![]() aaaLe lendemain matin, le gouverneur les fit comparaître de nouveau et recommença ses flatteries, mais l'un des Saints Martyrs, Candide, dénonça ouvertement sa douceur hypocrite, déclenchant ainsi la colère du tyran. Toutefois, ne pouvant rien contre eux tant que leur général, le duc Lysias, ne les avait pas jugés, Agricolaos les fit remettre en prison. Au bout de sept jours, Lysias étant arrivé à Sébaste, on les conduisit devant lui. En chemin, Quirion encourageait ses compagnons en leur disant : « Nous avons trois ennemis : le diable, Lysias et le gouverneur. Que peuvent-ils contre nous qui sommes quarante soldats de Jésus-Christ? » Quand il les vit si fermes et si résolus, Lysias ordonna aux autres soldats de leur briser les dents à coups de pierres. Mais dès que ces derniers se précipitèrent, ils furent aveuglés par une puissance divine et, dans la confusion, ils se frappaient les uns les autres. Lysias, pris de colère, saisit alors une pierre et voulut la lancer sur les Saints, mais celle-ci alla frapper le gouverneur en le blessant grièvement. On les remit en prison pour la nuit, en attendant de prendre une décision sur le genre de supplice qu'il fallait leur appliquer. ![]() aaaDès qu'ils entendirent la sentence, les Saints rivalisèrent à qui se dépouillerait le premier de ses vêtements, disant : « En déposant ces vêtements, rejetons aussi le vieil homme! Puisque par la tromperie du Serpent, nous avons revêtu jadis les tuniques de peau, dépouillons-nous aujourd'hui pour obtenir le Paradis que nous avons perdu! Que rendre au Seigneur pour ce qu'Il a souffert pour notre salut? Les soldats l'ont autrefois mis à nu, dépouillons-nous maintenant de nos vêtements pour que tout l'ordre militaire obtienne le pardon! Le froid est rigoureux, mais le Paradis est doux! Prenons donc patience pour un court instant, afin d'être réchauffés dans le sein d'Abraham. Achetons la joie éternelle au prix d'une courte nuit de tourments! Puisque de toute manière ce corps corruptible doit mourir, acceptons maintenant de mourir volontairement afin de vivre éternellement! Reçois, Seigneur, cet holocauste que le froid et non le feu va consumer! » C'est en s'encourageant ainsi mutuellement que les quarante Saints s'avancèrent comme un seul homme sur la glace, sans autre lien que leur propre volonté, et pendant toute la nuit ils endurèrent la morsure cruelle du vent, particulièrement glacial en cette région, en priant le Seigneur pour que, comme ils étaient entrés quarante dans le combat, ils en sortent quarante victorieux, sans qu'il en manquât un seul à ce nombre sacré, symbole de plénitude. Comme la nuit avançait et que leurs corps commençaient à se durcir et leur sang à ralentir sa circulation en leur provoquant une insupportable souffrance au coeur, l'un d'entre eux, vaincu par la douleur, quitta le lac et se précipita vers le bain surchauffé. Mais la différence soudaine de température le fit mourir presque aussitôt, privé de la couronne de la victoire. Les trente-neuf autres, navrés de la perte de leur compagnon, redoublèrent leur prière, et soudain une grande clarté vint percer le ciel et s'arrêta au-dessus du lac en réchauffant les Saints Martyrs, et des Anges descendirent pour poser sur leurs têtes trente-neuf couronnes resplendissantes. Devant cette merveille, un des gardes, nommé Aglaïos, qui se réchauffait près du bain, eut soudain la conscience illuminée par la Foi. Constatant qu'une quarantième couronne restait suspendue en l'air, semblant attendre que quelqu'un vienne compléter le nombre des élus, il réveilla ses compagnons d'armes, leur jeta ses vêtements et il s'avança avec empressement sur la glace pour rejoindre les Martyrs, criant que lui aussi était Chrétien. ![]() aaaSuivant les ordres du gouverneur, les soldats dispersèrent les cendres des Martyrs et jetèrent leurs ossements dans le fleuve; mais, au bout de trois jours, les Saints apparurent en vision à l'Evêque de Sébaste, Pierre, et lui indiquèrent l'endroit du fleuve où ils étaient retenus pour être vénérés par les fidèles. Par la suite les Reliques des Quarante Martyrs furent distribuées dans de nombreux lieux, et leur culte se répandit, principalement grâce à la famille de Saint Basile, qui leur portait une grande dévotion1. aaaLa nuit qui précéda leur Martyre, les Saints dictèrent leurs dernières volontés, sous forme d'exhortation, à un jeune esclave, Eunoïcus, qui fut témoin de leurs combats et put échapper aux persécuteurs. Il transmit cet admirable texte à la postérité et prit soin, par la suite, du sanctuaire où étaient déposées leurs Reliques. C'est dans ce Testament qu'on peut trouver les noms des Quarante Martyrs : Acace, Aétius, Alexandre, Angias, Athanase, Candide (ou Claude), Cyrille, Dométien, Domnus, Ecdikios, Elie, Eunoïque, Eutychius, Flavius, Gaius, Gorgonius et un autre du même nom, Hélien, Héraclius, Hésychius, Jean, Khoudion, (Léonce), Lysimaque, Mélèce, Méliton, Nicolas, Philoktimon, Priscus, Quirion, Sacerdon, Sévérien, Sisinius, Smaragde, Théodule, Théophile, Valens, Valère, Vivien, Xanthias. L'un d'entre eux ayant fait défaut, Aglaïos, le soldat, vint le remplacer pour compléter leur nombre sacré2. 1. Sainte Emmelie, la mère de St Basile, fit bâtir la première église consacrée aux Quarante Martyrs et leur dédia son monastère qui était dirigée par Ste Macrine (cf. 19 juillet). St Basile et son frère St Grégoire de Nysse prononcèrent quant à eux d'immortels discours en leur honneur. 2. Cette liste varie légèrement selon les rédactions de la Passion. ![]() |